vendredi 17 octobre 2008

La crise économique alarme le Secours Populaire


Depuis les années 70, le Secours Populaire est aux premières loges pour témoigner de l'approche de la crise économique. Dans cet organisme, l'inquiétude grandit à mesure que l'hiver se profile.

"Qui dit crise dit chômage et qui dit chômage dit futurs bénéficiaires de l’aide alimentaire." Cette déclaration alarmiste de Jean-Louis Callens, président du Secours Populaire du Nord, plante immédiatement le décor.

Dans le Nord, le Secours Populaire vient en aide à environ 45 000 familles et 6 000 personnes seules. Ses dirigeants se disent "préoccupés par la situation actuelle". D’après leurs estimations, le nombre de bénéficiaires devrait largement augmenter cet hiver, tandis que le montant des dons, lui, ne cesse de diminuer. "Le potentiel de donateurs est en danger, on a donc plus de besoins et moins de moyens", déplore Jean-Louis Callens.

Entre les coupures d’eau, d’électricité, de gaz, et les besoins alimentaires qui se profilent cet hiver, le Secours Populaire va devoir renflouer les caisses. "Nous allons multiplier nos manifestations pour récolter des fonds. Les gens offrent plus facilement 10 euros contre un repas qu’un chèque de 50 euros." L’autre solution serait de solliciter davantage les collectivités locales. Le seul problème, c’est que ces dernières ont récemment réduit leurs subventions.

Il y a un mois, l’Union européenne avait annoncé que l’aide alimentaire aux associations observerait une hausse de 54 % à partir de 2009. Malheureusement, la joie de Jean-Louis Callens a été de courte durée. "La crise s’est présentée aussitôt. L’augmentation sera donc enfouie rapidement et ne suffira pas à satisafaire tous les besoins de nos bénéficaires."

Un nouveau public

Depuis toujours, les jeunes viennent demander de l’aide au Secours Populaire, lorsqu’ils sont sans emploi ou gagnent très peu d’argent. Mais depuis fin 2007, le président régional a remarqué qu’un nouveau public fréquentait de plus en plus les associations d’aide alimentaire. "Avec le phénomène qu’on appelle le "papy-boom", les personnes âgées ont vu leur pension réduire considérablement."

Environ cent bénévoles du Secours Populaire doivent se réunir vendredi soir pour analyser la situation et tenter de trouver des solutions pour faire face aux difficultés auxquelles ils seront confrontés dès cet hiver.

Audrey Halford

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