vendredi 17 octobre 2008

Quand le Crous fait sploutch

C'est la crise et désormais, tout est crise. Votre maison, votre voiture, vos toilettes, vos cheveux, et bien sûr votre estomac. Récession nerveuse vous propose une adresse gastronomique de goût, pour se mettre tout de suite dans l'ambiance qui nous attend dans les deux ans à venir.

Bienvenue au restaurant universitaire de la rue Gauthier Châtillon à Lille! Une invitation au voyage des papilles, pour tous (un peu de démocratie que diable). Dans un cadre des plus charmants (très sûrement inspiré des couloirs de la mort américains), vous découvrirez la nourriture pas chère de la crise. A 2,85€ le repas, sortez les cotillons, et les langues de belles mères.

A l'entrée, une sympathique odeur de gras chatouille les narines du visiteur gourmand. Trop miam. La lumière n'est pas tamisée mais la décoration est vraiment au top. Le carrelage du sol caresse l'oeil des fous de design. Au mur de belles affiches se déclinent sur le thème "manger, c'est bien."Le R.U. ne serait-il pas devenu THE place to be ???

"J'ai cru que c'était des salsifis panés
."
Dans l'assiette, en tous cas c'est la fête! Des croquettes de pommes de terre, du chou vapeur, et ... du roti de porc en sauce. Elodie, l'une des jolies contributrices de ce blog s'est fait avoir sur les croquettes. " J'ai cru que c'était des salsifis panés." De quoi se plaint-elle? Au goût, les croquettes pourraient tout aussi bien être des salsifis. Impossible de faire la différence.











A quelques fourchettes d'Elodie, Mohammed, prof de maths à Douai et "Colombo" prof d'économie et de gestion à Villeneuve d'Asque, deux mangeurs réguliers du R.U., apprécient son côté pratique. Sur la table un numéro de Lille Plus. Les deux hommes se sentent obligés à l'arrivée de l'auteure de cet article d'évoquer un article sur le Viagra. "Grâce au Viagra, les hommes recommencent à fréquenter les prostituées".

Etudiants, ils avaient pris l'habitude de venir au R.U., ils ont continué. Pas forcément une question de goût. Qu'on lui demande si c'est bon, Mohammed répond en faisant la moue. "Ça va..." Colombo prend le relais : " Parfois, les dames du personnel mettent des tenues du pays du plat cuisiné. Pour Haloween, elles se déguisent aussi. Ca change un peu de la morosité."

Cela est juste et bon. La meilleure chose du R.U., c'est son personnel. Autant le dire franco : on est tous fou amoureux d'Evelyne. Elle tient la caisse, et voit passer des centaines d'étudiants par jour. Pourtant elle a l'élégance de vous appeller par votre prénom, de toujours sourire. On est plutôt contents de se dire qu'on va passer 2 ans tous les midi avec Evelyne. Vive la crise!

Renée Greusard

Vidéo: les étudiants en commerce face à la crise

La crise financière nous a frappés en plein fouet. Et ensuite? La récession, le chômage, l’inflation… La vie n’est plus très rose.

Les étudiants de l’Ecole supérieure de commerce (ESC) de Lille paraissent touchés de plein fouet par cette crise. Alors, inquiétude ou espoir?



Shi Yu

Le top ten des villes françaises déprimantes

Petit topo (humoristique, don't panic) sur 10 villes de France qui donnent le cafard.

Agrandir le plan pour y voir plus clair



Elodie Forêt

Vidéo: ESJ, dans l'enfer de la morgue

Vous ne le saviez peut-être pas, mais les bâtiments de l'ESJ abritaient autrefois la faculté de médecine et de physique-chimie. Et qui dit médecine dit Institut médico-légal. Plongée macabre dans un lieu peuplé de spectres.

C'est en 1981 que l'ESJ s'est installée rue Gauthier-de-Châtillon. Si depuis près de 30 ans, d'innocents journalistes sont passés sur les bancs de ses amphis, n'oublions pas que d'autres étudiants ont auparavant discuté chirurgie et dissection dans ces mêmes lieux. Voici un document rare. R.I.P.




Plusieurs légendes entourent l'installation de l'ESJ dans ces lieux maudits. On raconte ainsi que quelques ouvriers un peu trop curieux ne seraient jamais revenus d'une visite dans les caves de l'école. Aujourd'hui, ils sont peu nombreux ceux qui acceptent de témoigner sur les esprits qui hantent les locaux. Mohammed, responsable technique TV, est l'un d'eux.




Si par malheur il arrivait que vous passiez en cet endroit, évitez l'arrière-cour et ses fantômes. Ils sont vraiment pas là pour déconner...

Alexis Hache

Eux aussi connaissent la crise

Rassurez-vous, il n’y a pas que vos portefeuilles qui soient touchés par la crise. Plusieurs personnalités publiques sont, elles aussi, touchées par une autre forme de récession. Petite sélection de quelques-unes de ces personnalités qui n’ont vraiment pas la cote en ce moment.

John McCain : passera, passera pas?
Le 4 novembre prochain, le sort du candidat républicain à la présidentielle américaine sera scellé… s’il ne l’est déjà. Agressif, plutôt nerveux au cours du débat télévisé qui l’opposait à son concurrent démocrate, Barack Obama, cette semaine, le vétéran est toujours dévancé dans les sondages par ce dernier, jugé plus convaincant, notamment sur la question de la crise financière. Un retard qui ne rassure guère son parti encore moins certains analystes politiques pour qui tout s’est joué au cours de ce troisième débat télévisé entre les deux hommes. Il aurait donc… déjà perdu. La faute à la crise... face à laquelle ses propositions ne sont pas très claires.


Bernard Accoyer : à cours d’inspiration
Le plan du président de l’Assemblé nationale pour surmonter la crise financière et doper l’économie, après avoir déclenché un tollé dans la classe politique a été totalement exclu par le président Nicolas Sarkozy qui l’a qualifié d’"absurde". Ce plan prévoyait une amnistie fiscale pour les Français qui rapatrieraient leurs capitaux pour souscrire à un grand emprunt d’Etat. Hors de question pour Nicolas Sarkozy!



Robert Mugabé : même pas peur
Le moins que l’on puisse dire du président zimbabwéen, c’est qu’il ne craint pas les sanctions. Alors que les Etats-Unis et l’Union européenne menacent de prendre de nouvelles sanctions à son encontre, le chef de l’Etat zimbabwéen ne semble pas vouloir revenir sur sa décision.
En cause : l’accord de partage du pouvoir, laborieusement obtenu le 15 septembre dernier par Thabo Mbéki, l’ancien président sud-africain, qu’il a mis à mal le 11 octobre. Intérieur, défense, économie… l’octogénaire président a attribué à ses proches l’ensemble des ministères-clés, ne laissant à l’opposition, qui avait pourtant remporté les élections législatives, que des postes secondaires. Cette opposition, menée par Morgan Tsvangirai, devenu Premier ministre, menace de se retirer des négociations s’il ne revient pas sur sa décision. Ce que Robert Mugabe n’a ni l’habitude ni la volonté de faire.


Christophe Hondelatte : doit faire peau neuve
Depuis le 5 septembre, Christophe Hondelatte anime "Vendredi, si ça me dit !", une émission culturelle populaire qui cherche à répondre à des questions simples : les livres à lire, les films à voir, les expositions à visiter, les disques classiques à écouter… sur France 2. Un programme qui n’a toujours pas convaincu les télespectateurs. Ce qui a conduit Eric Stemmelen, directeur des programmes de la deuxième chaîne de télévision française, à affirmer qu'il fallait « changer une partie des chroniqueurs de l'émission et installer une dynamique entre eux, avec de l'enthousiasme ». A bon entendeur...

Marilyne Claire

Des séries qui donnent le cafard

La télévision est censée nous divertir. Mais parfois, les réalisateurs et scénaristes de certaines séries télévisées sont glauques à souhait et nous pousseraient plus facilement au suicide qu’à la réjouissance. Panorama des séries les plus déprimantes, et quelques extraits pour vous donner le cafard pour le reste de la journée.

Morbide. C’est assez bien résumer la série télévisée Six Feet Under. A chaque épisode on nous rappelle que la vie est fragile, qu’on peut mourir à chaque instant, ou pire: prendre le chemin qu’on n’aurait pas dû prendre et le payer jusqu’à ce que tout s’arrête. Tout un programme!
Chaque épisode annonce la couleur (rouge) en commençant par la mort de quelqu’un qui deviendra le "client" de l’entreprise funéraire. Adultes, enfants de 6 ans et même bébés: tout le monde, dans cette série, est susceptible de passer l’arme à gauche.
Six feet under n’est déjà pas une série où on voit la vie en rose. Mais les six dernières minutes de l’épisode final sont quelques unes des plus tristes de l’histoire des séries.
Pierre Sérisier, journaliste auteur du blog Le Monde des séries, aime beaucoup cet extrait: "Celui qui réussit à voir ces six dernières minutes sans pleurer est vraiment très fort."




Breaking bad n’est pas mal non plus pour déprimer. Un professeur de physique-chimie dont la femme est enceinte et dont le fils est handicapé apprend qu’il est atteint d’un cancer incurable des poumons. La situation initiale est bien assez lugubre. Les scénaristes, eux, ont considéré que ça n’était pas suffisant. Ajoutez un peu de trafic de drogue opéré par le personnage principal. Tout cela pour continuer à subvenir aux besoins de sa famille une fois enterré.
Pierre Sérisier s'enthousiasme: "Ce n’est même pas l’histoire qui est déprimante, mais la vision que la série donne d’une Amérique moyenne blanche qui va voter dans trois semaines. C’est très proche de la réalité, absolument pas enjolivé. Ça a un côté presque documentaire."


Californication raconte la vie d’un écrivain qui ne sait plus écrire. Divorcé, drogué et obsédé par les femmes, ce romancier pourrait alimenter à lui tout seul le site "Vie de merde".
Pierre Sérisier commente: "Cette série se veut drôle mais elle est très grinçante et toujours à moitié triste. Le personnage de Duchovny est particulièrement déprimé."


La série The Wire a été créée par un ancien journaliste du Baltimore Sun, David Simon.
Elle relate les affaires policières à Baltimore. Tout y est noir: ville sombre, personnages lugubres, drogue, misère. Ce plongeon dans la guerre entre les délinquants et les policiers ne laisse pas indemne.

Vous serez prévenus, le visionnage de ces séries peut empirer votre cafard. Dans le meilleur des cas, vous pourrez vous rendre compte que certains ont des vies encore plus déprimantes que la vôtre!

Audrey Halford


Crève de comptoir













Et dans
les cafés lillois, que pense-t-on de la crise? Chose inhabituelle, ce matin, rares étaient les clients accoudés aux zincs de la ville. La petite mousse de dix heures est pourtant l'occasion de discussions éclairées sur la crise, la précarité, le chômage, le froid, l'ennui... Alors, déprime-t-on aussi dans les bars? Réponses sonores en compagnie de Moktar, Thierry, Charles, et les autres.



Rémi et Charles, attablés aux Trois Brasseurs près de la gare Lille Flandres, constatent que la crise affecte déjà les commerçants. Sauf les "opticiens et les coiffeurs". Etrange.
Ecoutez leur témoignage

Moktar, commerçant à la retraite, boit son café rue du Molinel. Il se désole de l'état du monde, de la disparition de la justice sociale, et de la baisse du pouvoir d'achat.
Ecoutez-le


Ce qui ne l'empêche pas de jouer au Tiercé... Ecoutez-le se justifier.


A deux pas de là, devant le Floreal, Christophe et Thierry, deux employés de la SNCF, fument une cigarette et grattent des Astro.





Même s'ils s'estiment épargnés par la crise, ils ont décidé de revoir à la baisse leur budget loisir. Ecoutez leur témoignage.




Accoudé au comptoir d'un bar rue Inkerman, Marc ne s'est pas laissé prendre en photo: il est "en service". Ce qui ne l'empêche pas de boire un demi. Pour lui, rien ne va plus. Inflation rampante, baisse des salaires... On peut même plus acheter de jeux vidéos! Ecoutez-le.


Malik, fonctionnaire, n'est pas trop inquiet pour lui. Il pense que les plus précaires vont être affectés durement par cette crise. Ecoutez-le.




Ecoutez aussi son bon mot sur les banquiers.


Isabelle Hanne