vendredi 17 octobre 2008

Lapins blancs, idées noires


Ils sont petits, mignons, vulnérables. Mais sous des dehors innocents, ils n'ont qu'une obsession: mettre fin à leurs jours. Ces lapins suicidaires sont les héros d'Andy Riley, un dessinateur britannique à l'humour sombre.

Les rongeurs d'aujourd'hui n'ont plus rien de sympathique. Ils sont devenus des kamikazes féroces, prêts à déployer des trésors d'imagination pour se supprimer.

En quête d'une mort par écrasement, crémation, décapitation voire carrément dissolution, leur héros pourrait être Kenny, le personnage de South Park, plusieurs fois trucidé pour les besoins du dessin animé.

Ces neurasthéniques à longues pattes sont en tout cas d'un stoïcisme exemplaire face à la grande faucheuse. Il faut les voir lisant tranquillement ou jetant un oeil distrait à leur montre avant qu'ils ne soient fauchés par un bobsleigh ou écrasés par un stalactite branlant.

D'après leur fan club sur facebook, les suicides à l'aide de cotons-tiges seraient par ailleurs en augmentation (+193%) depuis la parution du Book of Bunnies Suicides, best-seller d'Andy Riley. Les suicides de lapins européens auraient également augmenté de 372%. Des informations que Récession nerveuse n'a pu vérifier mais qui posent la question de l'intégration des rongeurs dans la société actuelle.

Trop souvent livrés à eux-mêmes en pleine nature, loin de toute civilisation, ils n'ont pu extérioriser leur angoisse que par le biais d'une sexualité débridée (voir leur taux de fécondité), dont ils assument mal aujourd'hui les conséquences. Si l'on ne peut que se réjouir de ce retour à la moralité, les prises de conscience tardives et les suicides tragiques qui en résultent ne peuvent que bouleverser une communauté humaine, elle aussi, coupable.

C'est dans ce contexte tragique que Récession nerveuse a tenu à vous présenter quelques unes de ces tentatives déséspérées. Des images qui peuvent heurter.


Pauline Froissart

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